dimanche 20 mai 2012

Ousmane Ngom : Ange ou démon ?




Nous l’avons connu avec le PDS (Parti Démocratique Sénégalais) comme un fringant avocat à la verve facile et à l’aise dans les débats contradictoires. Il a fasciné plus d’un dont le pape du sopi, Me Abdoulaye Wade qui en avait fait le Secrétaire National Adjoint du PDS.

Nous retenons aussi de lui sa haute trahison à l’approche des élections présidentielles de Février 2000. Nous étions en 1998, alors qu’il venait de perdre la confiance d’Abdoulaye Wade, Secrétaire National du PDS (parti d’opposition à cette époque), et quittait la barque bleue pour rejoindre, avec une conviction apparente, le Parti Socialiste. Il avait fait son mea-culpa en affirmant sans sourciller qu’il regrettait les années passées au prés de celui qui était devenu son ex mentor. Il affirmait ainsi qu’Abdoulaye Wade est le synonyme de tout ce qu’il ne fallait pas faire. Il avouait qu’Abodulaye Wade lui avait appris des choses qui rompaient d’avec l’éthique et la déontologie.

Il n’avait cependant pas hésité à la chute du PS et à l’arrivée du PDS au pouvoir en 2000 de retourner à nouveau sa veste et de retrouver celui qui lui avait tout appris sauf l’éthique.

Mais il en voulait plus à Idrissa SECK qui lui avait pris sa place au PDS. Quand, le plus grand complot d’Etat était à ses débuts en 2003, il avait fait une sortie dans la presse nationale, pour accuser Idrissa SECK, Premier Ministre d’alors d’être un traître qui avait manipulé Abdoulaye Wade et qui s’était enrichi suite aux détournements de deniers publics. Il l’avait même comparé au plus grand traître de l’histoire politique de la Russie.

Il est bien de rappeler que ce complot avait démarré suite à des sorties médiatiques de Mahmout Saleh qui avait théorisé le coup d’Etat assis, rampant et debout. Ousmane Ngom alors conseiller du Président de la République avait à la suite de ces sorties musclées, essayé d’enfoncer le clou.

Dans l’émission Opinion de WalfTV du 20 Mai 2012, il a cherché à se disculper des accusations  contre sa personne portant sur les passeports et carte d’identité numérisés.  Saleh encore lui, l’accuse en se basant sur un rapport de la cour des comptes, d’avoir détourné des deniers publics. Dans sa défense, il a qualifié Saleh de baroque, de quelqu’un d’inconstant aux sorties médiatiques scabreuses. Lors de cette émission, il a avoué que les sorties de Saleh contre Idrissa SECK étaient tout sauf fondées. Il a ainsi déclaré que « nous nous souvenons de ses sorties farfelus sur le coup d’état assis, rampant puis debout. Saleh est un homme qui nous a habitués à de fausses et farfelues déclarations. Il est comme une plaie ».  Avec cette affirmation, Ousmane Ngom a avoué par la même occasion que lui aussi a menti au peuple en défendant une tentative du maire de Thies de récupération du PDS et de détournement de l’argent public.

Il voulait donc manipuler l’opinion nationale sur l’affaire dite des chantiers de Thiès. Sa motivation était donc de se venger contre celui qui, par son mérite, avait fini par lui ravir la vedette au PDS.

Ousmane Ngom est le prototype de l’homme politique qui ne vit que pour ses intérêts. La vérité n’est pas importante pour lui. Il lui doit même de dire des contre vérités pour subsister. Il est à l’image de l’incube.

Lors de la dernière élection présidentielle de Février 2012, il a été remarqué par son arrogance et son excès de zèle. Pour garder le pouvoir et pour se rattraper de ses sorties contre Wade, il est apparu comme le bras armé du PDS. Entant que Ministre de l’Intérieur, il avait ordonné des massacres et semblent aujourd’hui les nier. Pour la mémoire collective, pour les personnes abattues à froid par la police dont il était le chef, justice doit être faite. Des hommes politiques comme lui ne doivent plus exister au Sénégal. 

Ousmane Ngom n’est donc pas un ange. C’est un anti modèle !!

Haby Sirah DIA



samedi 12 mai 2012

Nous nous étions donc trompés sur Idrissa SECK





Je disais dans une de mes contributions que je n’ai jamais serré la main au Président Idrissa SECK. C’est chose faite. J’ai vu et écouté religieusement un homme modeste qui a su se faire une auto critique salutaire.

Je lui ai serré la main …

La marque des grands hommes est biensûr la modestie, mais aussi cette capacité à se baser sur les erreurs du passé pour aller de l’avant. Qui nous apprenait que «  les esprits simples s’identifiaient aux choses déjà vécues » ?

Idrissa SECK est un grand homme de grandes vertus. Un homme d’Etat d’une vision formidable. Il est animé, comme toujours, par cette volonté inébranlable de servir son pays. Des épines, il en a connu, des obstacles il en a contournés, des contrevérités sur sa modeste personne il en a vécues.  Mais il reste toujours DEBOUT !

J’appelle toutes les femmes et tous les hommes, jeunes et moins jeunes, qui par conviction l’ont soutenu depuis le début, celles et ceux qui ont vu leur carrière brisée,  celles et ceux qui ont dû batailler ferme pour faire comprendre aux autres ce que cet homme était réellement, de continuer à y croire et à se battre.

J’ai reçu beaucoup de mail à la parution de mon article intitulé «  Quelques conseils au Président Idrissa SECK ». Lui-même m’a remercié de mes conseils. C’est un geste formidable surtout venant d’un homme que l’on disait Président avant l’heure, que l’on disait inaccessible à la limite même individualiste.

Il a besoin de nous pour réaliser son vœu politique. Nous avons cependant plus besoin de lui que lui de nous compte tenu de cette ambition sans faille qu’il nourrit pour notre pays. Notre devoir entant que patriote est de le soutenir, de l’accompagner afin que le Sénégal puisse bénéficier des idées de cet homme politique qui a, malgré tout ce qu’on lui reprocherait, de l’avance sur les autres hommes politiques sénégalais.

Le travail sur le terrain c’est ce qui lui reste après la reconnaissance du parti Rewmi. Du travail c’est qu’il faut aussi à ses militants et sympathisants pour l’aider à implanter partout au Sénégal le parti. Vous, qui vous reconnaissez dans la vision politique du Président Idrissa SECK , sachez donc que vous pouvez servir votre pays en vous investissant dans la structuration prochaine du parti Rewmi.

Enfin, Monsieur le Président, je vous remercie pour vos cinq lettres qui m’ont fait du baume au cœur et m’ont fait comprendre que vous n’êtes pas ce que d’autres croient que vous êtes. Vous êtes sur la bonne voie. Ne regardez plus sur le rétroviseur. Marchez droit devant vous et faites du bien-être du sénégalais votre seule raison d’exister. Vous avez tout mon soutien !!

Haby Sirah DIA
habysirahdia@yahoo.fr

lundi 7 mai 2012

Repose en paix l’artiste …




Il était un artiste du ballon rond, un féru du football, un patriote au langage de vérité. Jules François Bocandé a sublimé des jeunes et a défendu sa passion jusqu’au bout. Sa mort n’est pas comme toutes les morts. Il a été abandonné par la patrie qu’il a servie. Aucune reconnaissance de la part de cette patrie et dire qu’il a été l’un de ses plus fervents défenseurs. Il était fier d’être sénégalais et casamançais.

Caire 86, j’étais encore très jeune mais je m’en souviens. Dans la maison du Grand Père maternel, devant une télé noir et blanc, je suivais avec mes oncles et cousins, le match qui opposait le Sénégal à l’Egypte. Je me rappelle encore toutes ces rumeurs non fondées qui avaient suivi la défaite des lions. Aujourd’hui, seulement aujourd’hui, des voix s’élèvent pour dire que rien de ce qui était dit n’était vrai.

Etant plus jeunes nous écoutions tés souvent le PBS ( Positiv Black Soul) et nous nous souvenons de certains messages au caractère métaphysique symbolisant la nécessité pour l’homme de trouver la vérité à travers des questionnements. « Pourquoi les fleurs naissent s’ils sont destinés à pourrir ? Pourquoi le bien s’il y a le mal ? Pourquoi la vie s’il y a la mort ? Pourquoi le Paradis si dans l’Enfer tu dois finir ? ». Ces propos, qui sonnent comme blasphématoire puisque considérés comme étant des questions interdites, montrent le caractère transitoire de la vie qui n’est que passage et le caractère éternel d’un au-delà qui nous est inconnu.  Notre vie sur terre relève d’un pêché originel, mais une mission y est adossée. A nos ancêtres, au moment de quitter le Paradis, Dieu le Miséricordieux avait dit à Adam et à Eve, « qu’il gagnerait leur pain à la sueur de leur front et qu’elle enfanterait dans la douleur ». L’homme est la femme ont à partir de ce moment des missions spécifiques sur terre. Mais, nous retournerons aux cieux à la fin de celles-ci. « Toute personne ayant goûté à la vie goutera à la mort » nous apprend ce qui a clos ce qui a été scellé et qui a scellé ce qui a été clos.  

La mort est ainsi associée à chaque vie. Mais, la vie après la mort est couverte d’une voile épaisse faisant que nous souhaitons tous vivre autant que se peut et garder parmi nous nos proches, nos amis et tous ceux et toutes celles que nous connaissons ici bas. La mort nous arrache brutalement des personnes qui nous entourent et leur vie dans l’au-delà nous est totalement inconnue. Nous avons ainsi peur de mourir et de voir mourir nos proches et amis. Nous nous n’habituons jamais à la mort. Quand elle frappe à nos portes la stupéfaction est toujours présente. Des larmes, des regrets et un vide nous envahissent.  

Au-delà de l’émotion je suis amère. Attristée par mes compatriotes qui ne reconnaissent les valeurs des uns et des autres qu’après leur mort. Il a été souvent traîné dans la boue. Les mêmes qui le prenaient pour un vagabond sont ceux qui aujourd’hui lui tressent des lauriers. Tous des hypocrites.

L’artiste est parti sur la pointe des pieds. Seul dans sa galère. Seul oublié de tous, il est parti sans égards, sans reconnaissance. Cette manque d’égards ne l’a jamais éloigné de sa passion, toujours manifestée, de servir son pays.

Que l’Alpha et l’Oméga l’accueille au Paradis. Repose en paix l’artiste !

Haby Sirah Dia

mardi 1 mai 2012

Quelques conseils au Président Idrissa SECK





Dans cette comédie sans fin qu’est la vie, il existe des moments où on se pose énormément de questions, où on doute jusqu’à vouloir tout arrêter. Après une défaite à une élection présidentielle, il est tout à fait normal que l’on se demande si tout ce qui devait être fait l’a été. Mais, le plus important n’est pas simplement de se remettre en cause, mais de corriger les erreurs du passé et savoir aller de l’avant. Pour se relever de ses désillusions, il faut être humble et grand.
Idrissa Seck voulait être le quatrième Président du Sénégal. Il l’a dit et redit. Le destin en a voulu autrement.Critique à l’égard de Baudelaire, Jean Paul Sartre, déclarait que le destin n’est rien d’autre que le choix que nous avons-nous-mêmes fait de notre vie. Assertion que je partage totalement puisque comme le philosophe français, je me refuse d’être fataliste et me veux réaliste. Dans une des émissions Point de Vue sur la Rts1, Idrissa Seck y déclarait vouloir être le quatrième président de la Ré­publique du Sénégal et y travaillait de toutes ses forces. A-t-il réellement travaillé de toutes ses forces pour le devenir ?

Beaucoup d’éléments ont fait que Rewmi à plomber l’élan de Idrissa Seck. Quand je parle de Rewmi je mets évidemment Idy au premier plan. Certes , il a du batailler ferme contre l’offensive du Pds qui était sans relâche sur lui, mais il faut aussi dire qu’il leur a facilité la tâche. Il était l’adversaire numéro un de Wade et de son parti. Cette posture l’avait énormément servi, le Peuple l’avait soutenu dans ce gigantesque complot, hélas il s’est lui-même desservi en voulant reprendre à tout prix le Pds, son ancien parti. Le Peuple s’est cru alors oublié et l’a par conséquent oublié (kouma faté ma faté la).

En plus, Idrissa Seck ne serait pas accessible. J’utilise le conditionnel puisque c’est une complainte qui revient souvent chez les militants et sympathisants de Rewmi. J’avoue cependant, que je n’ai jamais serré la main à Idrissa Seck, ni celle d’un membre influent de son parti, n’ai pas cherché à le rencontrer et ne peux par conséquent pas confirmer son inaccessibilité. Mais, si tel est le cas, il devrait revoir sa copie, se mettre à la disposition des militants de son parti, les écouter et les engager davantage dans son combat politique. Deux proverbes wolof disent ceci «Kou beug dara déf dara» et «Kouma yeug ma yeug la».  Sociologiquement, les Sénégalais n’aiment pas l’arrogance et jugent l’isolement comme une suffisance impardonnable.

Aussi, Rewmi n’est-il pas assez structuré pour permettre à Idrissa Seck de réaliser son plus grand rêve. En lieu et place d’une structuration, Idrissa Seck a choisi d’aller à la pêche aux Docteurs. Les Sénégalais choisissent leur Pré­sident au travers des bains de foule puisqu’ils n’aiment pas la défaite et veulent toujours être du côté des vainqueurs. Ils ne se soucient guère du niveau des programmes ou du niveau des acteurs politiques. Ces Docteurs qu’il a pu associer à son combat politique ont fait de son équipe la plus belle et la plus compétente lors de la dernière élection présidentielle, mais électoralement, ils n’avaient pas un grand apport.

La dernière chose qui l’a le plus perdu, il l’a compris et l’a corrigé  c’est «son inconstance». Ses allers et retours étaient incompris des Sénégalais.
Je lui conseille donc, s’il me lit ou si on lui fait parvenir ce texte, de corriger ses impairs pour revenir au devant de la scène politique sénégalaise et pouvoir espérer être élu à la  prochaine élection.

J’avoue mon attachement à sa personne, à son programme et pense, objectivement, que ce serait un gâchis si cet homme, d’une aussi grande valeur, arrêtait sa carrière politique sans devenir président de la République du Sénégal. Idrissa Seck est un homme intelligent, compétent, déterminé, rigoureux, engagé et méthodique dont le Sénégal a grandement besoin pour son essor.

Il doit continuer à être DEBOUT à côté des Sénégalais pour le Sénégal et pour ce faire il doit être humble et accessible. Et savoir que «le courage n’est pas l’absence de la peur mais la capacité à vaincre cette peur».
Haby Sirah DIA