jeudi 27 septembre 2012

Lettre ouverte à Yerim Seck



 Que dire après la nouvelle ? Que te dire après la nouvelle ? Simplement te réconforter et te demander d’êtreendurant face à l’épreuve.

Quoi d’autres ?

Peut être te dire ce que j’ai dans le cœur et non ce que je combats ou supporte. Je te lis depuis bien longtemps. Tu as été une référence pour moi avant de tomber (à mes yeux) bien bas. Je t’ai critiqué pour tes prises de position qui n’étaient pas lucide à un moment donné. Je t’en ai réellement voulu. A mort ! A tort ?

Aujourd’hui je compatis, j’écris, je suis abasourdie pour la sentence qui est tombée ce 26/09/2012. Je suis restée plus d’une heure après la lecture du titre annonçant ton inculpation sans mot dire et sans te maudire. Je ne voulais pas y croire. Ma haine a laissé place à la compassion. Ma foi m’a amenée à prier pour toi.

D’après ce qui est relaté ça et là, tu te serais senti dés le départ coupable. Mais, il y a quelque chose d’injustes dans cette décision. Mais Quoi ? Je n’arrive pas à savoir, à le pointer du doigt. Quelque chose qui me dit que tu ne mérites pas ce qui t’arrive. Pas simplement l’emprisonnement de trois ans, mais tout ce bruit autour de ce qui serait passé. Tous ces commentaires qui te suivront encore longtemps et qui feront que les générations à venir ne retiendront que cette partie de ta vie. Tu as pourtant bien rempli ta partition dans ce monde où l’engagement pour des principes fait, de plus en plus, défaut. Ton combat pour la démocratie, pour les principes, pour les sans voix, contre l’injustice, pour et pour … ne doivent pas être vains.

Que te dire d’autres que de résister, d’avoir foi en Dieu et de continuer à avoir foi en toi. Et cette impuissance, cette forte conviction de ne rien pouvoir faire, me fait tant mal. Peut être elle est là l’injustice qui me chagrine. Je me souviens encore aujourd’hui de ces échanges entre Le Ministre d’alors de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom et toi en 2006. Tu lui disais ceci « Dieu a fait les êtres humains différents. Il m'a créé muni d'un disque dur particulier. Je n'y peux rien : je suis formaté de manière à ne pas pouvoir ressentir un sentiment de peur. Mon logiciel mental fonctionne sur la base d'une certitude : seul Dieu, maître des jours à venir, peut favoriser ou nuire. Aucun être humain ne peut rien contre son prochain, hors la volonté du Tout-Puissant. ». Tu as raison Yérim « aucun être ne peut grand-chose en dehors de la volonté divine. »

Je n’ai pas d’autres arguments, ne peux faire d’autres gestes que de poser ma main sur ton épaule et de te demander, la voix basse et déçue, de nous revenir la tête haute et de ne surtout pas nous priver de lire et de relire cette plume qui nous a un moment beaucoup enseignée.

Une chose par contre me réconforte. Mon ressenti aujourd’hui à ton égard me prouve que tu as beaucoup plus gagné en sympathie que tu en as perdue.

Parmi ceux qui nous ont laissé ce qui nous sert aujourd’hui de pilier et de référence, il en a qui se sont repentis, d’autres ont subi les affres de l’humiliation mais sont restés confiants. Ils sont cités parmi les références. L’Islam est une religion de paix où les fautes se pardonnent si le repenti est sincère.

Que nos prières t’accompagnent ! A bientôt CYS !

Haby Sirah DIA
Habydia.blogspot.com

mardi 11 septembre 2012

L’affaire Cheikh Yerim Seck : ce que je pense




Cela pourrait surprendre, mais je fais parti de ceux et celles qui soutiennent le journaliste chroniqueur. Je n’ai aucune affinité, apparente ou cachée, avec lui. Les papiers le concernant sur ce blog en témoignent largement.  Je l’ai critiqué à la limite même insulté. Mais, je le soutiens dans ce qu’il vit et qui s’apparente à une traversée du désert, à une chute libre. Il est humain et comme disait, la talentueuse écrivain, Mariama Bâ  «  l’homme est une grandeur et animalité confondues. Aucun geste de sa part n’est de pur idéal, aucun geste de sa part n’est de pure bestialité. » Les glissements comme ceux qu’auraient vécus le journaliste SECK peuvent l'être par n’importe quel être humain. Nous sommes de nature faillible. Et par conséquent capable des pires bestialités. Cela ne dédouane cependant pas le chroniqueur. Le viol «  par violence, force ou surprise » ne peut être toléré surtout supposé venir d’un moralisateur, d’un donneur de leçon. Mais qui n’a pas connu ou vécu ces pertes de repères, de lucidités quand la raison, dominée par les sens, ne guide plus les faits et gestes de l’être humain. Ceux qui s’exclament, s’indigent et jugent indécent le comportement du journaliste, sont généralement les mêmes qui font pire que ce qu’ils dénoncent. C’est le propre des sénégalais. Ils indexent l’autre, s’oublient et font pire que ce qu’ils critiquent.

Cheikh Yérim, si les faits qui lui sont reprochés sont vrais, a failli a sa posture et «  dégringole de l’échelon supérieur de la responsabilité » dont certaines personnes l’ont toujours hissé. Mais que dire, de la petite, soit disant bien éduquée, avec rigueur et foi, et qui aurait traversé toute la ville pour retrouver un homme dans une auberge ? Que dire de cette petite qui, dit on, pour participer à une émission télé s’est amourachée d’un homme jusqu’a le provoquer avec des sms langoureux découverts sur le portable du journaliste ?  Yérim est peut être fautif mais la fille l’est aussi.

Certains me diront, et je les vois déjà, que je n’aurai pas réagi de la sorte si c’était moi «  la victime » ou un de mes proches. Qu’ils sachent que je ne me serais jamais rendue à l’auberge pour le rencontrer et que si un de mes proches le faisait, je l’aurais aussi culpabilisé.  

Je suis un féministe. Mais pas un féministe dénoué de raison. Le féminisme c’est d’abord croire en soi et à des principes. La foi en soi ne tolère pas des légèretés encore moins de la perversité. Nos femmes sont devenues perverses, provocatrices et la loi les protège plus que les hommes.  Ces derniers sont facilement accusés de viol ou de détournement de mineur, alors qu’elles en sont très souvent les initiatrices. L’affaire Mathiou, d’il y a quelques années, en témoigne. L’affaire récente des filles de grand yoff aussi en témoigne. Il y en a d'autres et d'autres encore.

Cheikh Yérim n’aurait pas dû y aller, n’aurait pas dû faire ce qu’on lui reproche (si cela s’avérait vrai biensûr). Quand on est un homme public ou qu’on aspire à l’être, il est indispensable de savoir que notre vie ne nous appartient plus et que nos actes peuvent nous mener aux abîmes.  Mais qu’a-t-il fait que d’autres n’ont pas fait ? Nous nous souvenons tous de cet enregistrement de l’ex patron du groupe future média, Djiby Ndiaye, montrant la légèreté avec laquelle, des magistrats sensés dire le droit, s’étaient comportés dans une affaire de corruption qui avait défrayé la chronique à l’époque. N’est ce pas plus choquant et plus révoltant que ce que l’on reprocherait au journaliste ? Pourtant, rien ne s’était passé suite à la diffusion de cet enregistrement.

Le journaliste est un homme et qui plus est aussi faillible que n’importe quel être humain. Cheikh Yérim Seck est un être humain qui a tout mon soutien comme celui de tant d’autres. Le débat public a encore besoin de lui. Récitons: «  Alors, par la louange, implore ( … ) le pardon à Allah puisque c’et Lui le plus grand Accueillant au repentir ».

Haby Sirah DIA