mercredi 25 avril 2012

Bethio Thioune ou la négation de l’éthique et de la pudeur




Je me souviens de ce jour où j’avais décidé de me rendre à un thiant organisé par des Thiantacounes et présidé par Bethio Horrible Thioune. Il me fallait comprendre ce qui avait motivé un ami d’enfance à prendre cette voie que j’avais toujours jugée contraire à l’Islam et à tout ce qui est éthique et pudeur. Ma surprise fut grande ! J’ai vu des filles habillées comme si elles allaient à une soirée dansante, des jeunes hommes à l’allure de voyous et un semblant guide religieux qui ressemblait à un hippopotame sorti droit des zo. Il ressemblait à un clown. Tout était de la débauche dans ce lieu. Je ne m’étais pas pour autant résignée à partir. J’étais resté jusqu’au petit matin. Avant que ne termine ce vacarme, j’avais vu une file qui semblait demander quelque chose à l’hippopotame. Je me décidais à me mettre dans les rangs. Une fois arrivée en face de l’horrible Bethio, un homme, à ma droite, me demandait mon nom, ma qualification et me demandait de faire acte d’allégeance à ce bandit de grand chemin. Je me refusais fermement de répéter les mots blasphématoires qu’il voulait que je prononce. D’un ton dur, il me demanda alors de quitter les rangs. Pas une seule fois la parole divine n’est sortie de la bouche de ce voleur devenu guide religieux.

J’ai compris depuis ce jour que Satan pouvait prendre des formes humaines. Bethio est l’incarnation de tout ce que l’on peut considérer comme débauche et profanation de l’Islam. Il est un disciple de Satan. J’assume pleinement mes propos.

J’étais soulagée de la défaite de Wade puisque, entre autres raisons, Pouth Path allait aussi chuter. Il se croyait si fort, si puissant avec ses millions de talibés qu’il se plaisait à rappeler aux hommes politiques pour leur mettre la pression, mais il ne savait pas que le pharaon du haut de sa trône alors qu’il se croyait lui-même Dieu, a subi la foudre de ce dernier qui lui avait envoyé la plus petite créature qui existe sur terre : un moustique.

Bethio Thioune a connu la même décadence. Alors qu’il se croyait super puissant, Dieu, l’Omnipotent et l’Omniscient, lui a envoyé un simple mortel pour le foutre au cachot. Quel soulagement cette épisode ! Elle sonne comme la fin de l’impunité. Les hommes religieux ont eu, sous Wade, cette fâcheuse habitude de menacer et même de détruire des biens appartenant à autrui sous le seul prétexte qu’ils aient été insultés ou calomniés. Rien ne suivait de tels actes. Ils étaient au-dessus de la loi. Nous nous souvenons tous du saccage des locaux de Walf, de l’incendie de la maison du porte parole de Feue Serigne Saliou. Des actes intolérables dans une Républiques où la loi est applicable à tous.

Enfin que la justice soit égale pour tous. Enfin que l’horrible Bethio croupisse dans un cachot. La mort de l’un de ses disciples tués d’après le procureur de Thiés Ibrahima Ndoye sous l’ordre de ce mécréant Thioune doit être punie à la hauteur de l’arrogance et de la brutalité de l’acte.

Haby Sirah DIA

samedi 21 avril 2012

Quelques conseils au Président Macky Sall




Nous avons confié notre destin à un homme que nous devons accompagner, épauler et conseiller au besoin. Sa réussite fera notre bonheur et son échec, un drame pour nous tous.  Pour qu’il réussisse donc, il lui faudra de la clémence mais surtout de la rigueur. Scientifique de formation, Macky Sall a sans doute de la rigueur à revendre. Mais face à l’impatience de nos compatriotes, à leur passiveté naturelle et à leur conviction que tout s’acquiert par la ruse et non par le travail, il devra montrer la voie à suivre. Celle-ci doit commencer par un combat de principe et sans parti pris contre la corruption et l’enrichissement illicite au plus haut sommet de l’Etat. Il doit, au-delà des mots, montrer par les actes que les biens de la République appartiennent à tous et donc à personne et à fortiori à un parti politique même celui au pouvoir. Il a commencé à le faire. Il doit alors savoir que les mêmes sénégalais qui demandent le changement se dresseront contre lui puisqu’ils n’aiment pas la rigueur et adorent la facilité. L’exemple de Mamadou Dia est là pour nous édifier sur cet état d’esprit des sénégalais en particulier et des africains en générale.  Sankara, Lumumba, et tant d’autres ont été sacrifiés par leurs frères pour le pouvoir et par l’intermédiaire de l’Occident, l’ancien colon. Il doit par conséquent, être ferme et ne pas se lier d’amitié avec les Français et autres américains qui n’ont que leurs intérêts à sauvegarder. Il est bien placer, compte tenu de sa trajectoire, pour savoir que la liberté, l’indépendance réside d’abord dans cette volonté que nous avons à nous tracer nous même notre voie.  Descartes nous apprenait que la raison est la chose la mieux partager au monde, nous n’avons rien en moins que les autres et ces derniers n’ont rien de plus que nous. Il nous suffit juste de croire en nous.

Il faudrait aussi qu’il refuse d’être ligoter par ses propres frères de parti. Il doit leur impulser le rythme et non subir leur pression. Le pouvoir rend fou et sous nos tropiques, le pouvoir dénature l’individu et rend arrogant ceux qui le détiennent. Il recevra dans ses rangs des conseils qui ne sont pas en harmonie avec les principes républicains, mais il devra résister et ne jamais les suivre dans leur probable volonté de tout faire pour rester aussi longtemps que possible au pouvoir. Il doit se mettre en tête que sa survie politique dépend de la résolution de problèmes vécus par les sénégalais. Il commence bien. Il doit continuer.

Cependant, il est entrain de céder face à la pression des soutiens des premières heures. Le nombre de Ministres conseillers accroit de jour en jour. Ses amis lui demandent certainement de les remercier de leur soutien, mais il doit leur faire savoir que dans une République digne seul le peuple doit être remercié.

Les dernières baisses des prix de denrées de premières nécessités intervenues le Vendredi 20 Avril 2012 sonnent comme une volonté de rendre souple le vécu de ses compatriotes qui ont longtemps survécus et non pu savourer les délices de la vie. Mais, il peut faire encore plus. Il doit faire plus. Avec de la volonté et une détermination sans faille, il pourra changer beaucoup de choses et entrer à jamais dans l’histoire politique du Sénégal.

Haby Sirah DIA
habysirahdia@yahoo.fr

samedi 14 avril 2012

Avec Macky SALL la rupture aura t elle lieu ?





Nous avons le droit d’être exigent en étant vigilant. La situation laissée par Abdoulaye Wade est offusquante.  Nous savions que Wade et son gang ont comme code d’honneur celui "des grands bandits", mais nous ne pensions pas qu’ils étaient aussi cupides, malveillants, petits et qu’ils n’avaient aucun sens de l’honneur et du patriotisme. Pour éviter une répétition de cette dramatique et délicate situation, il nous appartient de tirer la sonnette d’alarme chaque fois que nécessaire et la période de grâce ne doit pas nous empêcher de dire haut ce que nous pensons. L’avenir du Sénégal en dépend grandement.

La rupture que nous attendions et attendons toujours ne peut pas se réduire à des déclarations d’intention. Elle doit être visible dans la pratique. Le Président Macky Sall respecte ses engagements me diront certains. Oui, leur répondrai-je. Mais, il est aussi entrain de commettre les mêmes erreurs qu’Abdoulaye Wade en concentrant tous les pouvoirs entre ses mains. Le Décret n° 2012-437 du 10 avril 2012 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères, est un signe que la rupture tant attendue n’aura pas lieu. Il se taille un budget de 1 000 milliards. Voici les mêmes tares que nous reprochions à Abdoulaye Wade.  Des agences créées à la pèle et jugées jadis sans intérêts ont vu leur nombre augmenté. A quelle fin ? La réduction du train de vie de l’état devrait normalement se traduire par le renforcement des ministères au détriment des agences. Par conséquent, la diminution de leur nombre. Nous assistons au contraire à leur augmentation et nous avons l’obligation de tirer sur  la sonnette d'alarme.

La bonne gouvernance a été malmenée ces dernières années. Macky Sall et son gouvernement ont l’obligation de la restaurer. J’ai le pressentiment malheureusement qu’elle ne le sera pas. Sinon pourquoi mettre dans le gouvernement deux personnes de nationalité étrangère alors que notre charte fondamentale donne le ton en interdisant, formellement, à toutes personnes de double nationalité, de briguer le suffrage des sénégalais. La logique n’admet pas par conséquent, que des Ministres de nationalités autres que sénégalaises soient choisis au détriment des sénégalais n'ayant pas renié leur nationalité. Cela ne répond pas aux exigences actuelles. Karim Wade a été vaillamment critiqué et l’un des arguments de ses détracteurs a été qu’il n’était pas exclusivement de nationalité sénégalaise et qu’il avait eu sa première carte d’identité sénégalaise en 2002. Un premier Ministre a aussi été choisi alors qu’il a un dossier pendant devant la justice. Et que dire de ces deux ministres dont l’un a été déjà accusé d’avoir violé la sœur de son épouse et l’autre ayant détourné des fonds publics ? Je passe sous silence (pour le moment) cet autre Ministre qui est le bras armé de l’Occident notamment de la France puisqu’il sert visiblement les intérêts de l’ancienne puissance coloniale.

Voilà autant de raison parmi tant d’autres qui fondent un sentiment de plus en plus justifié que la rupture n’aura hélas pas lieu avec le Président Macky Sall.

P-s : J’ai reçu des messages, après mon dernier article, m’indexant de vouloir semer le doute dans la tête des sénégalais. Je puis vous assurer qu’il n’en est rien. J’ai un seul désir : voir la situation politico socioéconomique du Sénégal s’améliorer. Je ne fais pas dans le parti pris encore moins n’ai une volonté, même saugrenue, de vouloir mettre des bâtons dans les roues de l’actuel Président. J’assume cependant, mon soutien sans intérêt mais total à Idrissa SECK. Et ce soutien devrait avoir comme conséquence le soutien, les yeux fermés à l’actuel Président de la République du Sénégal. Je suis cependant incapable d’être hypocrite. Je ne dis que ce que je pense et n’essaie pas de faire plaisir à l’actuelle coalition au pouvoir ou à n’importe quel autre homme politique. Je suis quitte avec ma conscience.


Haby Sirah DIA

vendredi 6 avril 2012

Premier gouvernement de Macky Sall : Mes premières déceptions




J’ai entendu ou lu ça et là des critiques sur le choix porté sur Youssou Ndour comme Ministre de la Culture. Je ne les partage pas. La valeur d’un homme n’est pas liée au nombre de ses diplômes, mais à son vécu et à son savoir faire. Nous avons vu Abdoulaye Wade, le plus diplômé du Cap au Caire, être le plus dramatique des Présidents que nous avons connus jusqu’ici. La nature de l’homme, son parcours, ses ambitions, ses combats et ses expériences valent mieux que tous les diplômes des plus grandes Universités du monde. Youssou Ndour fait parti des meilleurs de l’école de la vie.

Ce qui me désole par contre, c’est le partage du butin. J’avais espéré un gouvernement de compétents et non un gouvernement de politiciens. A y voir de plus prés ce gouvernement est de transition, le temps de passer les législatives pour le remanier. Une autre désillusion encore plus grande puisque cette situation ne rompt pas d’avec le douloureux passé de Wade.

Ce gouvernement montre aussi que rien ou presque rien des engagements de Macky Sall ne seront respectés. L’impératif ce n’est pas de tenter de satisfaire ses souteneurs, mais de résoudre les problèmes des sénégalais et de satisfaire la demande sociale. Le Président Macky Sall a voulu satisfaire des individus, des alliés mais le peuple dans tout ça ? Encore laissé à lui-même ?

Que fait le nouveau Président des conclusions des assises nationales ? Ne disent elles pas au moins que le Ministère de l’Intérieur devrait être confié à un homme neutre ? Que fait Macky Sall ? Il le confie à l’un de ses plus irréductibles lieutenants ? Cela témoigne à mes yeux d’une volonté manifeste de sécuriser ses arrières et par conséquent d’avoir un œil intéressé sur le fichier électoral. Respectera t il  les autres dispositions des assises nationales ? J’en doute hélas ?

Je commençais à nourrir de l’espoir. La bonne gestion du temps, la quasi suppression du folklore, la concision dans les discours sont des actes posés par l’actuel Président qui me rassuraient.  

Mais si à côté on décide de choisir entant que Premier Ministre, un homme certes compétent, mais qui a un dossier pendant devant la justice, c’est qu’on est pas prêt à rendre la justice libre, indépendante et égale pour tous. Si on a choisit un homme de mœurs légères pour en faire un Ministre, c’est qu’on n’est pas prêt de rompre d’avec l’absence d’éthique et/ou de moral dans la gestion des derniers publics. Si on choisit de s’entourer de ses plus fidèles et non des plus compétents c’est qu’on n’a pas appris les leçons du passé et qu’on n’a pas compris les impératifs de l’heure. Si on décline les contours avec la présence de lobbies français d’un retour à la colonisation moderne avec la présente pesante de la françafrique, c’est qu’’on n’est pas libre et par conséquent, pas prêt pour le changement et la rupture tant attendus.

Que Dieu fasse que je me trompe ! Je n’en demande pas moins. Nous méritons de vivre mieux et d’avoir une forte espérance en nos hommes politiques et de surcroît en notre Président. Nous n’avons pas le droit de revivre les douze ans de calvaire du règne d’Abdoulaye Wade et du PDS. Personne n’a le droit de nous imposer une si triste et douloureuse existence.

Je suis vraiment déçue …

Haby Sirah DIA
habysirahdia@yahoo.fr

mardi 3 avril 2012

LETTRE QUE LE NOUVEAU PREMIER MINISTRE ABDOUL MBAYE A REÇU DE SON PÈRE KÉBA MBAYE LORS DE SA NOMINATION À 29ANS PDG DE LA BHS


Mon fils, 

«Paris le 28 août 1982 

Mes félicitations ! Que Dieu t’aide à porter ta lourde charge. Qu’il te protège contre le mal et t’inspire à chaque instant afin que toujours tu suives la voie du bien. 
J’ai confiance. 

Néanmoins je ne peux m’empêcher de te donner quelques conseils en de telles circonstances. D’ailleurs tu en entendras bien d’autres. Il faut en prendre et en laisser. Au Saloum on dit que quant un saloum-saloum te dit : «Faa lay waxal !» Méfie toi «waxal lu la. Bopam lay waxal.» Il faut donc écouter tout le monde, et prendre ta décision seul. 

Je n’attendrai pas aujourd’hui pour te faire une leçon de morale. Tu n’en as jamais eu besoin. Je suis donc sûr que tu ne vas pas changer. Mais je vais te livrer quelques remarques. Il ne s’agit guère des fruits d’une réflexion, mais du résultat d’une longue expérience de responsabilités. Je te le sers sans ordre : 

N’aie confiance en personne à commencer par moi. Ne fais jamais rien d’important sans en discuter avec ton épouse. Il ne s’agit évidemment pas de faire ce qu’elle te dit, mais de prendre son avis. Prends aussi d’autres avis en ayant toujours en tête que ce que tu dis à un étranger sera répété, et parfois déformé. Reste simple. Mais ne sois pas vulgaire. Un banquier est comme un magistrat : il ne doit pas être accessible à tout venant. Sois égal pour tous : tes administrés et tes clients. Soit juste avec eux. Garde-toi des sentiments. Ils ne servent à rien dans ton métier. Respecte riches et pauvres, puissants et misérables. 

Ne te mets pas en mal avec ceux qui t’ont fait confiance et en tête de qui se trouvent le Président et le Premier ministre. Fais savoir à ceux qui t’ont combattu que tu connais leur position et comprends leur inquiétude. Rassure-les et essais de les convaincre qu’ils ont eu tort. Ne te coupe ni de tes amis d’hier, ni de mes relations à moi. Mais que personne, je dis bien personne, ne réussisse à te faire dévier de la route que tu t’es tracée et qui doit être pavée des règlements et des lois qui régissent la Bhs. S’ils veulent te voir reçois-les, mais n’accepte pas qu’on te fasse perdre ton temps. Il faut néanmoins rester correct, simple et courtois. Refuser quelque chose à quelqu’un n’est ni bon ni mauvais, tout est dans la manière. On peut donner et faire de son donateur son pire ennemi. On peut refuser un service et garder un ami. 

Garde-toi des nouveaux amis. Ils seront les premiers à rigoler si un jour tu te casses la figure. Sois méfiant, et même dans ton service mets en place un système d’information et de consultation. Le premier est occulte et le second officiel. Mais ne donne jamais l’impression que tu n’es pas le chef, donc celui qui décide. Aie confiance en toi-même. Tu es désormais l’égal de qui que ce soit. La modestie n’est pas l’humilité. Celle-ci ne doit se manifester qu’envers Dieu. Continue à pratiquer ta religion avec la même constance, la même foi profonde ; Crois en Dieu ; et donc pas à un homme. Ils sont comme toi : à commencer par moi ! Dis-toi que nul ne doit t’en imposer. Mais que cela ne t’empêche pas de reconnaître le mérite des autres. Aie toujours à l’esprit qu’un chef cesse d’être un chef le jour où il devient faible. Ne te laisse jamais démonter. Prends tes sanctions avec fermeté et donne tes récompenses avec objectivité. 

Dis-toi toujours que ce que tu n’as pas fait toi-même ou que tu n’as pas contrôlé, n’est pas fait ou est mal fait. Sois le premier à la banque et sors toujours le dernier. Garde tes opinions politiques pour toi. Un moment viendra où tu pourras dire ce qui te plait et où tu voudras. Ecoute beaucoup et parle peu, jamais une décision à la hâte, jamais une opinion après avoir écouté une seule partie. Il faut savoir ce qui se passe autour de toi, et faire semblant parfois de l’ignorer tout en en tenant compte dans tes actions. Ne mange pas n’importe où et ne bois pas un liquide dont tu ne connais pas l’origine. La circonspection et la méfiance avant tout. Fais-toi voir le moins possible. Ne commence aucune pratique que tu ne puisses poursuivre si elle est bonne. 

Il me reste encore beaucoup de choses à te dire, j’en choisis une seule et la dernière : reste toi-même et que Dieu t’aide. 

Papa.»

dimanche 1 avril 2012

Que fera Macky Sall des dossiers de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement des Informations financières) ?



Chers lecteurs, je vous annonçais la parution d’un dossier sur la nature exponentielle du blanchiment d’argent durant ces dernières années au Senegal. Je suis particulièrement intéressée par ce domaine et depuis la création de la CENTIF, je suis attentivement cette délicate structure qui n’a jamais eu les coudées franches pour instruire à bon escient les dossiers remontés par les assujettis à la loi.  

Créée le 18 Aout 2004 par le décret n° 2004-1150, la CENTIF jusqu’en 2010 à reçu 373 déclarations de soupçons venant principalement des institutions financières notamment des Banques. Il en a transmis 69  à l’autorité judiciaire.

La première chose qui inquiète est le montant total des dossiers suspects reçus. En effet, de 2005 à 2010 les dossiers reçus à fort présomption de blanchiment s’élèvent à 1178 054 71 9980 FCFA.  Ce montant se réparti comme suit en 2006 il s’élevait à (1.777.041.497 FCFA),  en 2007 il était de (31.113.871.667 FCFA),  en 2008 de (26 027 515 679 FCFA) et en 2010 de (1 119 136 291 137 FCFA). Soit une évolution assez inquiétante.

Le deuxième élément qui inquiète c’est le nombre de dossier traité par l’autorité judiciaire qui souvent s’est déclarée incompétente.  Le traitement des dossiers ne dépasse pas les 10% des dossiers transmis par la CENTIF.

Ces informations combinées d’une part à la tentative des autorités de fragiliser cette institution essentielle et centrale dans la lutte contre la corruption avec la fameuse modification de l’article 29 de la Loi uniforme n° 2004-09 du 6 février 2004 qui ne donne aucune marge de manœuvre au procureur qui dépend du Ministère de la Justice.  En effet, les autorités ont voulu donner au procureur la possibilité d’étudier les dossiers et de voir ceux qui devaient être transmis eu juge d’instruction ce que l’article 29 ne permet pas puisque le procureur doit « immédiatement » dés réception des dossiers les transmettre au juge d’instruction. Cette volonté des autorités étatiques d’alors se comprend quand on sait que dans l’étude des typologies des dossiers reçus de 2005 à 2010 par la CENTIF 67% concernent des tentatives d’escroquerie et de détournement de deniers publiques.  De hauts bonnets de l’Etat du Sénégal ont été souvent cités mais jamais inquiétés.

D’autre part, en ce qui concerne l’année 2010 le montant de l’argent susceptible d’être blanchi s’élève à 1 119 136 291 137) Francs CFA soit 17,6 %du PIB 2010 du Sénégal estimé à 6359, 7 Milliards de Francs CFA et 63,88 % de la dette extérieure du Sénégal estimée en 2010 à 1 751,8 Milliards de Francs CFA.

Cette catastrophique situation mérite que l’on s’interroge sur ce que fera l’actuel Président des dossiers en cours et en suspens de la CENTIF. Cette structure doit être libérée, ses prérogatives renforcées et ses dossiers étudiés. Quand on sait que nos compatriotes veulent que l’on audite les autorités déchues, les informations communiquées leur donne entièrement raison.   La bonne gouvernance commence par la mise en place d’institutions fortes comme celle de la CENTIF pour servir de rempart à toute tentative de corruption ou de détournement de deniers publiques. Macky SALL  fera t il mieux que Abdoulaye Wade dans ce domaine ?  Nous en saurons plus ces prochains jours.

Source : site officiel de la centif ( www.centif.sn) et les rapports annuels d’évaluation de cette structure que vous pouvez télécharger à partir du site officiel.

Haby Sirah DIA