lundi 3 décembre 2012

Karim Wade, Sindiély Wade et toutes les personnes présumées impliquées dans l’affaire des biens mal acquis doivent nous rendre compte (Haby Sirah DIA)




N’avaient-ils pas tenté, simplement par l’accusation, de démontrer que d’honnêtes citoyens, adversaires politiques gênants, s’étaient enrichis illégalement ?  N’avaient ils pas abusé de leur pouvoir pour injustement tenir à l’écart des personnes que la justice a par la suite totalement blanchies ? Dans une de ses contributions titrée « Et l’histoire donne raison à Idrissa SECK » parue le Dimanche 10 Juin 2012, M Abdou Kebe avançait, après une analyse assez aigue, que « Idrissa SECK a été (…) calomnié et traîné dans la boue sans raisons, sans preuves et avec un acharnement jamais égalé. Aujourd’hui, les zélés d’hier se défendent, à haute et intelligible voix, être victimes d’un acharnement injustifié alors qu’hier sur l’autre côté de la rive, il déclarait, avec arrogance, que justice devait être faite peu importait la stature de la personne incriminée. Ils avaient alors violé la loi en votant, sans respecter les dispositions constitutionnelles, la mise en accusation de l’ancien premier ministre du Sénégal. Ils ont emprisonné Idrissa SECK pour ensuite aller chercher des preuves avec des commissions rogatoires qui n’ont jamais prouvé le moindre enrichissement illicite. Ils avaient décimé des familles, brisé des carrières par leur seule volonté de nuire et de détruire un homme politique. » Et ironie de l’histoire, c’est un des dignitaires du défunt régime de Wade en l’occurrence Me Ousmane Ngom qui conforte l’analyse de M Kebe. Il a déclaré, sans sourciller, sous les feux des caméras de la TFM, le 19 Novembre 2012, «  Nous sommes des hommes, il se peut que nous nous soyons trompés. Nous n'avons jamais dit que nous n'étions pas dans l'illégalité dans l’affaire Idrissa Seck » Le dernier Ministre de l’intérieur de Wade voulait, en faisant ces aveux révélateurs, justifier le caractère « illégale » de la convocation des ex Ministres dont lui devant la gendarmerie. Il a fini par prouver qu'il était lui même dans l'illégalité en faisant convoquer le Président de Rewmi par la Division des Investigations Criminelles (DIC) alors que la Haute Cour de Justice n’était pas encore en place. Allassane Samba Diop, journaliste au Groupe Futurs Medias, n'avait pas d'ailleurs manqué de le lui préciser.

Mais la roue tourne et cette fois ci dans la légalité et sur demande du peuple sénégalais souverain. Karim Wade, Sindiély Wade, Samuel Sarr, tout comme tous ces milliardaires arrachés soudainement de leur modestie vie doivent impérativement rendre compte. Ont-ils détourné l’argent du contribuable ? Sont ils coupables des faits qui leur sont reprochés ? Il leur appartient tout simplement de justifier chaque centime qu’il possède afin que nos doutes légitimes se dissipent. Ce ne sera pas leur stratégie de bluffeur qui les sauvera. Ce ne seront non plus les marches et autres victimisations qui leur feraient bénéficier d’un non lieu. Ils devront prouver, simplement et seulement, l’origine licite de ce qu’il possède.

L’honorable député Thierno Bocoum leur  a clairement fait comprendre cet état de fait. Il a su trouver les mots justes pour qualifier leur gaminerie. Dans une interview parue dans le journal Le Populaire, le 30 Novembre 2012, il leur faisait comprendre que «  (…) La question fondamentale c’est de savoir, est ce qu’ils doivent rendre compte ou pas. S’ils sont d’accord qu’ils doivent rendre compte, ils n’ont qu’à répondre de leur acte et ensuite réclamer que d’autres suivent la même procédure. Mais on ne peut pas devoir rendre compte et refuser de le faire sous le prétexte que d’autres ne sont pas entendus. En réalité, s’ils n’ont rien fait, ils n’ont pas à s’inquiéter. Et bizarrement, ils s’inquiètent. Il faudra que les gens comprennent que cela ne doit plus être possible de s’enrichir sur le dos des Sénégalais. Au Sénégal on manque de tout. Il n’y a pas d’eau dans certains villages, pas d’infrastructures sanitaires, les jeunes sont au chômage, un Sénégalais sur deux, vit au-dessous du seuil de pauvreté. C’est inacceptable que des personnes à qui l’Etat fournit un salaire, des privilèges, se permettent de dilapider les deniers publics et d’organiser leur enrichissement. Ce n’est pas une question de personne mais c’est une question de principe (…). »  Il rejoint ainsi l’analyse de M Abdou Kebe comme s’il s’était entendu. Pour cause, le dernier nommé affirmait dans la même contribution citée plus haut que « Abdoulaye Wade a toujours considéré les fonds politiques comme son propre argent faisant de cette réserve légale pour les urgences, un moyen de propagande, d’achats de conscience et d’enrichissement personnel. » L’affirmation est plus que juste. Voilà ce qui explique leur inquiétude dont faisait allusion le fringant et jeune député Thierno Bocoum. Par conséquent, leur stratégie concernant à vouloir tout mettre sous le dos de Wade quand il s’agit de justifier l’origine de leur subite richesse ne peut en aucun cas prévaloir. Si Wade a détourné des deniers publics pour les leur donner cela entre toujours dans le cadre de l’enrichissement illicite. Le complice d’un coupable est un coupable et le recéleur de biens volés aussi coupable que le voleur lui-même. Encore que s’il pense se cacher derrière « l’immunité présidentielle de Wade » pour échapper à la justice, il se trompe lourdement de stratégie. Ils seront coupables et devront payer de leur faute s’ils n’arrivent pas à prouver le caractère licite de leur fortune.

Les tenants du pouvoir aussi doivent savoir que s’il tente un seul instant de ne pas aller jusqu’au bout de ces enquêtes pour des raisons politiciennes (ou quelques autres raisons que cela puissent être), le peuple, bien conscient de ce qui se passe, leur demandera des comptes. Et en lieu et place des vrais coupables, ils passeront à la guillotine populaire. 

Le moment est venu d’assainir le champ politique sénégalais, d’instaurer durablement l’éthique et la bonne gouvernance au cœur de la gestion des affaires de l’Etat. C’est une doléance du peuple sénégalais et un impératif républicain. A bon entendeur …

Haby Sirah Dia
habydia.blogspot.com

Idrissa Seck a encore eu raison … Macky Sall a compris et a suivi ses conseils (Haby Sirah Dia)




Les prises de positions des hommes politiques (passées et récentes) font qu’on arrive à les juger et à mesurer leur constance mais aussi et surtout leur capacité à anticiper sur les questions majeures. Les faits sont là pour en juger. Les commentaires restent toujours libres.

Les faits sacrés …

 Idrissa Seck nous faisait comprendre dés les premières heures de l’alternance, dés le début du clash avec le pape du sopi qui ne voulait plus l’écouter, que « la loyauté n’est pas synonyme de génuflexion » s’adossant sur sa légendaire conviction que «  la République n’a ni ascendant  ni descendant. Elle est une incarnation à variations multiples ». C’était le point de départ d’une conviction, d’une certitude que seule la croyance en soi et aux valeurs fortes de la République peuvent fonder une vision politique claire non soumise aux soubresauts des sentiments et/ou des alliances politiques. 

Idrissa Seck a alors donné le signal, a libéré Macky Sall et lui a fait comprendre que ses décisions actuelles et futures ne doivent avoir comme motivation que « l’intérêt supérieur de la Nation ».  Le jour de la Tabaski, il donne des conseils fondés à Macky sur la conduite à prendre face aux urgences de l’heure « Le président de la république ne doit pas être encombré. Et c’est à lui de ne pas se laisser encombrer ou de se laisser imposer par des personnes des décisions qui ne sont pas conformes aux intérêts des sénégalais ». Le Lundi 30 Octobre 2012 soit 72 heures après les déclarations du maire de Thiés reprises par plusieurs sites internet, Macky remanie, change, nettoie, met dehors « ceux qu’il juge l’encombrer ». Un site internet titre à sa Une « Limogeage des barons de l’Apr : Un pari risqué pour Macky Sall » il a oublié de mentionner qu’en le demandant d’avoir les coudées franches, Idy est parti d’un constat « (…) force est de constater qu’après six mois d’exercice du pouvoir, il n’y a pas d’avancées significatives. Six mois c’est peut-être encore trop tôt pour faire un bilan. Le président est élu cinq afin de régler les problèmes les plus urgents à savoir le chômage des jeunes, la baisse des denrées de premières nécessités, le règlement du conflit de la crise casamançaise entre autres. Donc laissons-lui le temps de s’atteler aux règlements de ces questions » Ce constat est juste, froid certes mais très lucide. Le Président de la République a fait siennes ces recommandations. Ce qui fait titrer un éditorialiste bien connu de chez nous «  Adieu, canards boiteux » ; avec ce titre Momar Mbaye fait allusion aux têtes « qui étouffaient sous le poids de la guillotine des palabres dakaroises » et qui sont tombées.  Macky a été aussi froid que son allié et grand frère et il n’a fait que suivre la direction de son doigt bien expérimenté qui a vaincu le vieux renard et a surpris ceux qui le pensaient déjà politiquement mort.

… les commentaires libres

 Certains pensaient aux premières heures de sa déclaration que « Idrissa Seck égratigne Macky Sall ». D’autres, partisans irréfléchis, les yeux rivés au sol, ne sont pas arrivés à lever la tête et à décortiquer le message et s’insurge contre « (...) la sortie (jugée) inopportune de Mr Idrissa SECK lors de la fête de tabaski (…) ». Le maire de Thies est très souvent incompris, ses propos interprétés à l’envers, mais sa vision politique est sans commune mesure toujours pleine de bon sens.  Il faut que le MAC du maquis le comprenne, quitte la guérilla urbaine car « la patrie avant le parti » n’a pas besoin de retardés mentaux qui ne comprennent toujours pas quand tout le monde a fini par comprendre. La patrie ni un parti n’ont besoin de ces hommes aux esprits figés, à la limite rétrogrades, qui du fond de leur « Sine » et en quête de notoriété, s’attaquent hasardeusement à un homme qui ne ressent point leurs vibrations colériques et haineuses fussent elles de tout leur corps.

Le Président de Rewmi est l’un des alliés le plus sûr et des plus sincères du Président Macky. Il ne fait qu’« approuver le convenable et condamner le blâmable ». Que demander d’autres dans une vraie alliance où la sincérité doit être le leitmotiv ?

 Haby Sirah Dia
Haby.dia.blogspot.com