Cela pourrait surprendre, mais je fais parti de ceux et celles qui
soutiennent le journaliste chroniqueur. Je n’ai aucune affinité, apparente ou
cachée, avec lui. Les papiers le concernant sur ce blog en témoignent
largement. Je l’ai critiqué à la limite
même insulté. Mais, je le soutiens dans ce qu’il vit et qui s’apparente à une
traversée du désert, à une chute libre. Il est humain et comme disait, la
talentueuse écrivain, Mariama Bâ «
l’homme est une grandeur et animalité confondues. Aucun geste de sa part n’est
de pur idéal, aucun geste de sa part n’est de pure bestialité. » Les
glissements comme ceux qu’auraient vécus le journaliste SECK peuvent l'être par n’importe quel être humain. Nous sommes de nature faillible. Et par
conséquent capable des pires bestialités. Cela ne dédouane cependant pas le
chroniqueur. Le viol « par violence, force ou surprise » ne peut
être toléré surtout supposé venir d’un moralisateur, d’un donneur de leçon. Mais
qui n’a pas connu ou vécu ces pertes de repères, de lucidités quand la raison,
dominée par les sens, ne guide plus les faits et gestes de l’être humain. Ceux
qui s’exclament, s’indigent et jugent indécent le comportement du journaliste,
sont généralement les mêmes qui font pire que ce qu’ils dénoncent. C’est le
propre des sénégalais. Ils indexent l’autre, s’oublient et font pire que ce qu’ils
critiquent.
Cheikh Yérim, si les faits qui lui sont reprochés sont vrais, a failli
a sa posture et « dégringole de l’échelon supérieur de la responsabilité »
dont certaines personnes l’ont toujours hissé. Mais que dire, de la petite,
soit disant bien éduquée, avec rigueur et foi, et qui aurait traversé toute la
ville pour retrouver un homme dans une auberge ? Que dire de cette petite
qui, dit on, pour participer à une émission télé s’est amourachée d’un homme jusqu’a
le provoquer avec des sms langoureux découverts sur le portable du journaliste ?
Yérim est peut être fautif mais la fille
l’est aussi.
Certains me diront, et je les vois déjà, que je n’aurai pas réagi de
la sorte si c’était moi « la victime » ou un de mes proches. Qu’ils
sachent que je ne me serais jamais rendue à l’auberge pour le rencontrer et que
si un de mes proches le faisait, je l’aurais aussi culpabilisé.
Je suis un féministe. Mais pas un féministe dénoué de raison. Le
féminisme c’est d’abord croire en soi et à des principes. La foi en soi ne tolère
pas des légèretés encore moins de la perversité. Nos femmes sont devenues
perverses, provocatrices et la loi les protège plus que les hommes. Ces derniers sont facilement accusés de viol
ou de détournement de mineur, alors qu’elles en sont très souvent les
initiatrices. L’affaire Mathiou, d’il y a quelques années, en témoigne. L’affaire
récente des filles de grand yoff aussi en témoigne. Il y en a d'autres et d'autres encore.
Cheikh Yérim n’aurait pas dû y aller, n’aurait pas dû faire ce qu’on
lui reproche (si cela s’avérait vrai biensûr). Quand on est un homme public ou
qu’on aspire à l’être, il est indispensable de savoir que notre vie ne nous
appartient plus et que nos actes peuvent nous mener aux abîmes. Mais qu’a-t-il fait que d’autres n’ont pas
fait ? Nous nous souvenons tous de cet enregistrement de l’ex patron du
groupe future média, Djiby Ndiaye, montrant la légèreté avec laquelle, des
magistrats sensés dire le droit, s’étaient comportés dans une affaire de
corruption qui avait défrayé la chronique à l’époque. N’est ce pas plus
choquant et plus révoltant que ce que l’on reprocherait au journaliste ? Pourtant, rien
ne s’était passé suite à la diffusion de cet enregistrement.
Le journaliste est un homme et qui plus est aussi faillible que n’importe
quel être humain. Cheikh Yérim Seck est un être humain qui a tout mon soutien
comme celui de tant d’autres. Le débat public a encore besoin de lui. Récitons: «
Alors, par la louange, implore ( … ) le pardon à Allah puisque c’et Lui le
plus grand Accueillant au repentir ».
Haby Sirah DIA
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