mardi 11 septembre 2012

L’affaire Cheikh Yerim Seck : ce que je pense




Cela pourrait surprendre, mais je fais parti de ceux et celles qui soutiennent le journaliste chroniqueur. Je n’ai aucune affinité, apparente ou cachée, avec lui. Les papiers le concernant sur ce blog en témoignent largement.  Je l’ai critiqué à la limite même insulté. Mais, je le soutiens dans ce qu’il vit et qui s’apparente à une traversée du désert, à une chute libre. Il est humain et comme disait, la talentueuse écrivain, Mariama Bâ  «  l’homme est une grandeur et animalité confondues. Aucun geste de sa part n’est de pur idéal, aucun geste de sa part n’est de pure bestialité. » Les glissements comme ceux qu’auraient vécus le journaliste SECK peuvent l'être par n’importe quel être humain. Nous sommes de nature faillible. Et par conséquent capable des pires bestialités. Cela ne dédouane cependant pas le chroniqueur. Le viol «  par violence, force ou surprise » ne peut être toléré surtout supposé venir d’un moralisateur, d’un donneur de leçon. Mais qui n’a pas connu ou vécu ces pertes de repères, de lucidités quand la raison, dominée par les sens, ne guide plus les faits et gestes de l’être humain. Ceux qui s’exclament, s’indigent et jugent indécent le comportement du journaliste, sont généralement les mêmes qui font pire que ce qu’ils dénoncent. C’est le propre des sénégalais. Ils indexent l’autre, s’oublient et font pire que ce qu’ils critiquent.

Cheikh Yérim, si les faits qui lui sont reprochés sont vrais, a failli a sa posture et «  dégringole de l’échelon supérieur de la responsabilité » dont certaines personnes l’ont toujours hissé. Mais que dire, de la petite, soit disant bien éduquée, avec rigueur et foi, et qui aurait traversé toute la ville pour retrouver un homme dans une auberge ? Que dire de cette petite qui, dit on, pour participer à une émission télé s’est amourachée d’un homme jusqu’a le provoquer avec des sms langoureux découverts sur le portable du journaliste ?  Yérim est peut être fautif mais la fille l’est aussi.

Certains me diront, et je les vois déjà, que je n’aurai pas réagi de la sorte si c’était moi «  la victime » ou un de mes proches. Qu’ils sachent que je ne me serais jamais rendue à l’auberge pour le rencontrer et que si un de mes proches le faisait, je l’aurais aussi culpabilisé.  

Je suis un féministe. Mais pas un féministe dénoué de raison. Le féminisme c’est d’abord croire en soi et à des principes. La foi en soi ne tolère pas des légèretés encore moins de la perversité. Nos femmes sont devenues perverses, provocatrices et la loi les protège plus que les hommes.  Ces derniers sont facilement accusés de viol ou de détournement de mineur, alors qu’elles en sont très souvent les initiatrices. L’affaire Mathiou, d’il y a quelques années, en témoigne. L’affaire récente des filles de grand yoff aussi en témoigne. Il y en a d'autres et d'autres encore.

Cheikh Yérim n’aurait pas dû y aller, n’aurait pas dû faire ce qu’on lui reproche (si cela s’avérait vrai biensûr). Quand on est un homme public ou qu’on aspire à l’être, il est indispensable de savoir que notre vie ne nous appartient plus et que nos actes peuvent nous mener aux abîmes.  Mais qu’a-t-il fait que d’autres n’ont pas fait ? Nous nous souvenons tous de cet enregistrement de l’ex patron du groupe future média, Djiby Ndiaye, montrant la légèreté avec laquelle, des magistrats sensés dire le droit, s’étaient comportés dans une affaire de corruption qui avait défrayé la chronique à l’époque. N’est ce pas plus choquant et plus révoltant que ce que l’on reprocherait au journaliste ? Pourtant, rien ne s’était passé suite à la diffusion de cet enregistrement.

Le journaliste est un homme et qui plus est aussi faillible que n’importe quel être humain. Cheikh Yérim Seck est un être humain qui a tout mon soutien comme celui de tant d’autres. Le débat public a encore besoin de lui. Récitons: «  Alors, par la louange, implore ( … ) le pardon à Allah puisque c’et Lui le plus grand Accueillant au repentir ».

Haby Sirah DIA

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