lundi 7 mai 2012

Repose en paix l’artiste …




Il était un artiste du ballon rond, un féru du football, un patriote au langage de vérité. Jules François Bocandé a sublimé des jeunes et a défendu sa passion jusqu’au bout. Sa mort n’est pas comme toutes les morts. Il a été abandonné par la patrie qu’il a servie. Aucune reconnaissance de la part de cette patrie et dire qu’il a été l’un de ses plus fervents défenseurs. Il était fier d’être sénégalais et casamançais.

Caire 86, j’étais encore très jeune mais je m’en souviens. Dans la maison du Grand Père maternel, devant une télé noir et blanc, je suivais avec mes oncles et cousins, le match qui opposait le Sénégal à l’Egypte. Je me rappelle encore toutes ces rumeurs non fondées qui avaient suivi la défaite des lions. Aujourd’hui, seulement aujourd’hui, des voix s’élèvent pour dire que rien de ce qui était dit n’était vrai.

Etant plus jeunes nous écoutions tés souvent le PBS ( Positiv Black Soul) et nous nous souvenons de certains messages au caractère métaphysique symbolisant la nécessité pour l’homme de trouver la vérité à travers des questionnements. « Pourquoi les fleurs naissent s’ils sont destinés à pourrir ? Pourquoi le bien s’il y a le mal ? Pourquoi la vie s’il y a la mort ? Pourquoi le Paradis si dans l’Enfer tu dois finir ? ». Ces propos, qui sonnent comme blasphématoire puisque considérés comme étant des questions interdites, montrent le caractère transitoire de la vie qui n’est que passage et le caractère éternel d’un au-delà qui nous est inconnu.  Notre vie sur terre relève d’un pêché originel, mais une mission y est adossée. A nos ancêtres, au moment de quitter le Paradis, Dieu le Miséricordieux avait dit à Adam et à Eve, « qu’il gagnerait leur pain à la sueur de leur front et qu’elle enfanterait dans la douleur ». L’homme est la femme ont à partir de ce moment des missions spécifiques sur terre. Mais, nous retournerons aux cieux à la fin de celles-ci. « Toute personne ayant goûté à la vie goutera à la mort » nous apprend ce qui a clos ce qui a été scellé et qui a scellé ce qui a été clos.  

La mort est ainsi associée à chaque vie. Mais, la vie après la mort est couverte d’une voile épaisse faisant que nous souhaitons tous vivre autant que se peut et garder parmi nous nos proches, nos amis et tous ceux et toutes celles que nous connaissons ici bas. La mort nous arrache brutalement des personnes qui nous entourent et leur vie dans l’au-delà nous est totalement inconnue. Nous avons ainsi peur de mourir et de voir mourir nos proches et amis. Nous nous n’habituons jamais à la mort. Quand elle frappe à nos portes la stupéfaction est toujours présente. Des larmes, des regrets et un vide nous envahissent.  

Au-delà de l’émotion je suis amère. Attristée par mes compatriotes qui ne reconnaissent les valeurs des uns et des autres qu’après leur mort. Il a été souvent traîné dans la boue. Les mêmes qui le prenaient pour un vagabond sont ceux qui aujourd’hui lui tressent des lauriers. Tous des hypocrites.

L’artiste est parti sur la pointe des pieds. Seul dans sa galère. Seul oublié de tous, il est parti sans égards, sans reconnaissance. Cette manque d’égards ne l’a jamais éloigné de sa passion, toujours manifestée, de servir son pays.

Que l’Alpha et l’Oméga l’accueille au Paradis. Repose en paix l’artiste !

Haby Sirah Dia

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